Cette année, alors que j'étais très serein sur la partie cycliste et encore plus sur le marathon, alors que je changeais de catégorie et tentais une nouvelle qualif pour Hawaii, la chaleur excessive a eu raison de moi et de bien d'autres encore si l'on regarde du côté des abandons.
Peut-être que se fixer des objectifs augmente la pression, que l'envie de faire mieux que la dernière fois conduit à faire moins bien, que de ne pas vouloir décevoir ceux qui se sont investis ou ont supporté la longue période d'entraînement nous fait rater l'occasion ou alors c'est un ensemble de tout cela...?
En tous cas, lorsque j'ai pris le départ de l'IM Nice dimanche matin, je ne pensais pas que cette journée allait être un calvaire.
La mer était plus plate que jamais donc pas d'excuse de ce côté là. Je savais que j'allais nager moins vite qu'il y a trois ans, en 2008. Je sors de l'eau en 1h09'49 au GARMIN (moyen mais pas si catastrophique - 1h05 en 2008). Beaucoup de gêne occasionnée par le nombre de concurrents, rien à voir avec Barcelone et ses onze vagues (l'idéal pour ne pas stresser sur ce type d'épreuve) et difficulté à s'orienter avec l'absence de bouée directionnelle notamment face au soleil.
Le vélo s'annonçait plutôt bien car sans partir trop vite, je remontais les concurrents dans le col de l'Ecre.
Tout s'est fortement compliqué sur la petite bosse d'une cinquantaine de mètres de Caussols dans laquelle j'ai eu la mauvaise idée de relancer en danseuse.
Grand mal m'en a pris car deux crampes très aigües aux quadriceps m'empêchaient immédiatement de plier les jambes et de me remettre sur la selle. J'y suis tout de même parvenu non sans frayeur juste en haut de la bosse.
Ces crampes là devaient se reproduire régulièrement en direction de Gréolières, dans le retour du col de Vence, dans la montée de Courségoules, dans le faux plat montant avant le Broc...alors que je n'osais plus tenter de me mettre en danseuse.
Tant bien que mal la partie cycliste s'achevait en 6h19'57.
Par contre je m'inquiétais beaucoup pour le marathon, partie la plus travaillée cette année avec la grosse saison de trail.
Je passais tout de même la première boucle en 54' mais les crampes de retour m'obligeaient à marcher à partir du 12ème km.
Et là tout s'est d'un coup écroulé : course à pied à 2km/h, de très fortes nausées et du coup, plus aucune possibilité de s'hydrater. La détresse dans le regard, j'essayais de rejoindre le ravito suivant, après Magnan pour continuer. Mais une fois atteint je n'avais plus la force d'aller plus loin, au demi tour ou m'attendait Renaud CADIERE, mon fils aîné et coach sportif. La panne sèche, les vertiges de la déshydratation, moi qui avais bu toutes les 6' depuis le début du vélo.
Je décidais alors de faire demi tour et rejoindre ma famille près du départ.
Un collègue de club, Patrice SOLLE qui lui aussi venait d'abandonner pour les mêmes raisons, m'aidait à rallier le point de départ en me tenant.
Après un long et très pénible retour, je m'allongeait une heure sur la pelouse centrale, en présence de ma famille, pour récupérer mais en me levant à l'arrivée de mon plus jeune fils, Romain CADIERE, j'étais pris de vomissements.
L'après-midi s'est terminée sous perfusion, sous la tente de la Croix Rouge, tout à côté de Romain qui en avait terminé mais dans un état encore plus avancé que le mien.
Cette journée qui devait être une belle aventure avec des réjouissances fut finalement un calvaire.
C'est maintenant décidé, j'arrête les Ironman et m'oriente sur les half qui sont des distances plus humaines et plus accessibles.